De la fiabilité du Bounce Offline dans Pro Tools 12

Ayant récemment travaillé sur 14 émissions de 20 minutes chacune environ, soit près de cinq heures de programmes à livrer, je me suis reposé la question de la pertinence, ou pas, d'utiliser le bounce offline de Pro Tools.

Préférant généralement "recorder" dans Pro Tools, ce qui permet à la fois de mieux vérifier ce que l'on enregistre (et donc ce que l'on exporte par la suite) et plus de souplesse en cas de modifications ultérieures (via insert et destructive recording), la perspective de perdre 5 heures de travail à enregistrer les mixs dans un "workflow" déjà assez serré était à deux doigt de me faire changer de stratégie et d'adopter le Bounce Offline.

Mais ce procédé est il vraiment fiable?

N'ayant pas la réponse définitive à cette question, je me suis résolu à enregistrer mes cinq heures de programmes dans Pro Tools comme à l'accoutumé.

Mais, pour ne pas mourrir totalement idiot, après livraison des mixs, j'ai décidé d'en profiter pour faire une expérience toute simple afin de mettre ce bounce "accéléré" à l'épreuve.

J'ai donc lancé le Bounce Offline sur l'ensemble de mes 5 heures et projeté d'en comparer le résultat avec les 5 heures déjà enregistrées.

Pour cela, j'ai tout simplement récupéré le résultat du bounce offline (qui, pour info, s'est fait à plus de 10X la vitesse, soit un peu plus de 20 minutes, la session étant raisonnablement chargée, voir capture en bas de page) et l'ai aligné dans une nouvelle session avec la piste stéréo déjà enregistrée.

J'ai ensuite placé un plugin d'EQ sur chaque piste (ayant une confiance dans la compensation de latence toute relative) et ai mis un des plugin en opposition de phase.
Ne restait plus qu'à relancer un bounce offline de l'ensemble pour en étudier le résultat.

Vous l'aurez compris, si le résultat devait s'avérer totalement silencieux, la fiabilité du bounce offline serait confirmée.

Le résultat, le voici en deux captures d'écran.
La première en zoom normal, où l'on devine quelques artefacts, la seconde en zoomX3 pour mieux voir le nombre de ces artefacts (cliquez sur les images pour agrandir).








Le silence total n'est donc pas au RDV mais, à l'écoute, les artefacts sont assez minimes et correspondent, de ce que j'en comprends, principalement à des passages forts dans le mixage (des sons de type "hit", coups, à forte dynamique et niveau élevé atteint très rapidement).

Resterait d'ailleurs à vérifier que ce n'est pas l'addition (la sommation) des deux mixs qui, avant opposition de phase, génère des peaks au delà du 0dBFs, peaks qui se retrouveraient donc mal gérés au moment du bounce.
De même, le résultat de l'opposition de phase étant lui même obtenu après bounce off line, on pourrait légitimement se demander si ça n'est pas cette deuxième étape de bounce qui a généré des erreurs.

Bref, aucune certitude mais, malgré tout, un résultat qui semblerait confirmer une certaine stabilité/fiabilité du bounce offline contrairement à ce qui est souvent prétendu (y compris par moi même).

Resterait aussi à vérifier cette fiabilité sur de grosses sessions de mix type "cinéma", celle utilisée ici étant faite d'une trentaine de pistes (cinquantaine de canaux), d'assez peu de plugins (quoique tous largement automatisés durant la session), et de beaucoup d'automations de volume sur les pistes micros (voir haut de la session dans la capture ci-dessous).

A suivre?....

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